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Entrevue sur les défis de la durabilité et la gestion de la chaîne d’approvisionnement chez Amarenco

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Entrevue sur les défis de la durabilité et la gestion de la chaîne d’approvisionnement chez Amarenco

Nous avons le plaisir de recevoir deux dirigeants d’Amarenco, une entreprise mondiale dans le secteur des énergies renouvelables dédiée à la transition énergétique.

Nous accueillons Ana Dubois, Chief Regeneration Officer, et Thomas Roth, Group Head of Procurement & Supply Chain, qui nous partagent leurs expériences et leurs défis en matière de durabilité, de chaîne d’approvisionnement et de régulations qui transforment la manière dont les entreprises opèrent en Europe.

Achilles: Quelles sont aujourd’hui vos plus grandes préoccupations dans les domaines de la durabilité ? Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus ?

Anna : Nous avons plusieurs niveaux de défis. Le premier est lié à notre feuille de routeinterne sur des projets de régénération.

La plupart des gens ici n’ont peut-être pas encore entendu parler de régénération. C’est un thème de plus en plus présent et où nous constatons les impacts que nous avons en tant qu’entreprise, non seulement sous l’angle de la réduction des impacts négatifs, mais aussi sous l’angle proactif pour donner à notre écosystème la capacité de se régénérer, c’est-à-dire d’être résilient et de se reconstruire. Cela passe mécaniquement par des impacts nets positifs.

Par exemple, dans nos centrales solaires, nous travaillons pour que ces installations apportent des bénéfices nets à la nature, à travers la mise en place d’habitats sur la centrale et des actions de capture de carbone dans le sol sous les panneaux. Ce sont des activités très spécifiques sur lesquelles nous menons des recherches et développons des initiatives précises. Et je parle de cela car nous arrivons à un moment dans ce programme, où nous avons besoin d’impliquer nos fournisseurs, nos sous-traitants et nos prestataires dans ce projet. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut faire seul.

Nous dépendons beaucoup d’un écosystème de fournisseurs. Un grand défi pour nous est de les embarquer dans cette démarche et de faire en sorte que nous évoluions ensemble sur un sujet encore nouveau. Cela implique des échanges, de la co-création, des partenariats et aussi l’intégration de nouvelles typologies de fournisseurs avec qui nous n’avions pas d’échanges auparavant.

Nous commençons à apprendre les métiers des uns et des autres, avec des formations internes pour nos équipes et celles des fournisseurs.

Le deuxième défi majeur est l’arrivée de deux grands blocs réglementaires, la CSDDD et la CSRD, qui nous impactent directement. La CSDDD ne nous touche pas encore, car nous sommes en dessous des seuils, mais les deux régulations nous concernent car elles affectent notre chaîne d’approvisionnement en aval.

En tant que fournisseur d’électricité, nous opérons dans cinq pays européens et vendons notre électricité sur des réseaux nationaux ou directement à des clients via des contrats appelés Power Purchase Agreements (PPA).

Nous intégrons ainsi la chaîne d’approvisionnement de nombreuses entreprises, et nous devons leur fournir des données et des garanties sur ce qui se passe dans notre chaîne d’approvisionnement. Ce besoin de se mettre en conformité est strict et urgent.

Achilles: Et dans le domaine des achats, Thomas, quelles sont les grandes initiatives et défis pour les prochaines années dans votre département ?

Thomas: Aujourd’hui, il y a un peu plus d’un an, nous avons décidé d’adhérer à la plateforme Achilles. Le retour a été plutôt positif de la part de la plupart des fournisseurs à qui nous avons demandé de s’inscrire. Cependant, il faut aller plus loin.

Aujourd’hui, nous n’avons pas rencontré de réticence de la part des grands groupes internationaux, comme les fabricants de panneaux solaires ou les grandes sociétés de construction, ce qui a été relativement facile. Mais il faut savoir qu’Amarenco construit tout type de centrales solaires : au sol, sur toiture, des ombrières, et des projets de tailles variées. Cela signifie que nous allons travailler avec des fournisseurs de différentes tailles.

La prochaine étape pour nous est de faire adhérer à la démarche Achilles des fournisseurs de taille plus modeste, comme des fabricants de structures en France ou des sociétés de montage locales.

Cela prend du temps, car ces fournisseurs n’ont pas l’habitude d’être sollicité de cette manière. C’est notre prochain défi pour l’année prochaine.

Nous avons aussi commencé à réaliser des audits et nous prévoyons d’augmenter leur nombre l’année prochaine.

L’objectif final est, une fois que nous aurons réussi à faire adhérer 80-90% de nos fournisseurs à Achilles, ce pouvoir automatiser les processus d’audit, ce qui nous permettra de gérer efficacement l’énorme quantité de fournisseurs et de données que nous possédons.

En parallèle, nous sommes aussi très attentifs à la manière dont les technologies d’intelligence artificielle vont pouvoir nous aider à améliorer cette gestion et à faire en sorte que nos équipes soient prêtes à intégrer cette nouvelle approche.

Achilles: Qu’est-ce qui a motivé le choix d’Amarenco de travailler avec Achilles en matière de durabilité et de gestion de la chaîne d’approvisionnement ?

Anna: Nous avons choisi Achilles en raison de la transparence et de la rigueur des processus qu’ils offrent. Leur plateforme permet à nos fournisseurs de se conformer aux exigences ESG et de nous fournir des informations fiables et vérifiables sur leurs pratiques. C’est un outil puissant pour améliorer la gestion de notre chaîne d’approvisionnement et pour nous assurer que nos partenaires respectent les mêmes standards de durabilité que nous.

En plus de la conformité, nous apprécions également la possibilité d’évaluer continuellement la performance de nos fournisseurs, ce qui nous aide à maintenir une vision claire à long terme de la durabilité dans nos projets.

Cela nous permet aussi de suivre l’évolution de nos engagements et de nous adapter rapidement aux nouvelles régulations comme la CSDDD ou la CSRD.

Achilles: Anna, dans ce contexte, quels types de partenariats sont essentiels pour Amarenco dans le domaine de la durabilité ?

Anna : Les partenariats sont au cœur de notre stratégie de durabilité. Nous devons travailler avec des entreprises qui partagent notre vision et notre engagement envers la durabilité et la régénération. Cela inclut à la fois des partenaires technologiques pour les solutions innovantes et des partenaires dans la chaîne d’approvisionnement.

Comme nous l’avons dit, il est crucial de mobiliser tous nos fournisseurs autour de notre démarche de régénération et de durabilité. Mais il s’agit aussi d’un partenariat à long terme, dans lequel nous devons créer une relation de confiance et de transparence avec chacun de nos partenaires.

En plus de cela, nous cherchons aussi des collaborations avec des institutions, des universités, et des chercheurs pour explorer des solutions plus avancées et partager des bonnes pratiques dans notre secteur.

Achilles: Merci beaucoup pour ces perspectives fascinantes. C’est un plaisir de voir comment Amarenco est non seulement engagé dans la transition énergétique, mais aussi comment vous travaillez avec vos fournisseurs et partenaires pour que ce changement soit un succès.

Nous espérons pouvoir vous accompagner dans votre démarche d’amélioration continue en matière de durabilité et d’ESG.

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